Les étapes et les phases du génocide

par Alan Whitehorn

Le génocide procède par étapes distinctes, comparables au fait de gravir un bâtiment à plusieurs étages, surveillé par des meurtriers. Si l’entrée du bâtiment peut sembler bénigne, les étapes finales sont plus brutales. Entre chaque niveau, il existe des étapes cruciales permettant aux « génocidaires » potentiels de passer d’un étage à l’autre. Il nous faut saisir cette architecture, si l’on veut comprendre comment une étape peut conduire à la suivante.

Gregory Stanton, universitaire, officiel du gouvernement et militant, a défini le contexte du génocide en huit étapes : classification, symbolisation, déshumanisation, organisation, polarisation, préparation, extermination et enfin déni. Il livre d’utiles détails concernant les aspects de chacune de ces phases. Nous pouvons explorer chacune d’elles en énumérant les étapes spécifiques qui les composent, et en ajoutant quelques autres : stigmatisation et victimisation extrême. Commençons par ce qui est apparemment bénin.

Classification

Les gens classifient toutes sortes de choses – y compris autrui. Une manière aisée de le faire est de créer des opposés polaires par dichotomies – par exemple, familier/non familier, élevé/inférieur, fort/faible, semblable/dissemblable, amical/hostile). Bien que cet habitus mental soit omniprésent à travers les cultures, il peut conduire à l’utilisation de stéréotypes simplistes, dualistes, qui ignorent les variations à l’intérieur de chaque catégorie, ainsi que les chevauchements.

Symbolisation

Les gens emploient souvent des raccourcis verbaux et visuels pour classifier, ignorer la diversité et qualifier des groupes à l’aide d’un nom simplifié ou d’un symbole. Ce genre d’étiquette peut se rapporter à l’habillement, au comportement spécifique ou à de prétendues particularités physiologiques d’un groupe.

Stigmatisation

L’un des risques dans ce genre de pensée dualiste est de glisser sans justification de la description au jugement. Il est aisé de passer du descriptif – « nous par rapport à eux » – au fait de juger – « nous valons mieux qu’eux. » Rapidement, la différenciation entre « nous » et « eux » devient une inégalité. C’est le début de la stigmatisation. L’inégalité structurelle peut avoir des conséquences dévastatrices pour les relations entre les différents groupes ethniques, raciaux ou religieux.

Déshumanisation

Il est bien naturel d’éprouver des craintes concernant ce que nous ne connaissons pas. L’on glisse ainsi vers la critique de ce qui n’est pas familier. Plaisanter au sujet d’autrui peut aisément passer d’un jeu d’enfant au discours haineux, aux plaisanteries cruelles et aux caricatures vengeresses propres à l’adulte. Le bizutage des jeunes peut évoluer vers une dérision grave des adolescents et une victimisation des adultes. Des paroles préjudiciables peuvent être renforcées par les parents, les enseignants, les dirigeants religieux et politiques. Ce processus peut être accentué par une histoire de bouc émissaire ou le fait de critiquer un groupe au nom de tous les maux de la société.

Le groupe minoritaire est dépeint comme tombant en dehors de la communauté principale et perçu comme non intégré. Des étiquettes comme « ennemi » sont lancées, en particulier si le groupe est perçu comme ayant partie liée avec une puissance étrangère. Les membres de la minorité sont présentés comme « inférieurs » ou « infidèles » et deviennent une cible de mépris et de colère.

Le groupe victime est souvent assimilé à une catégorie infra-humaine : parfois à du pur et simple bétail ou décrit comme sale, rongé de maladies, comparé à de la vermine, des rats, des serpents, des microbes, des parasites ou des cafards devant être éradiqués.

Organisation

Pour tuer des êtres humains sur une grande échelle, une coordination organisationnelle est nécessaire. A savoir une mobilisation de milices ou de groupes d’autodéfense. Pour ce faire, l’Etat centralisé manipule les images des médias. Les bourreaux sont idéalisés, tandis que les victimes sont rabaissées. La censure étatique bloque les récits des appels à l’aide désespérés des victimes.

Polarisation et accroissement des inégalités

Le groupe victime est dépouillé de ses droits : le droit politique de s’administrer collectivement, le droit social à l’autonomie collective et même le droit d’exister sont niés. L’Etat autoritaire formalise et amplifie les inégalités juridiques, privant le groupe victime de ses droits civiques. Ces derniers se voient interdire l’accès à la fonction publique, en particulier aux niveaux les plus élevés du gouvernement, et refuser l’intégration dans l’armée. Il est plus facile de victimiser un groupe ciblé sans armes. Le régime despotique nie au groupe minoritaire le droit à l’autodéfense ou de posséder des armes. Les organisations sociales ou les partis politiques susceptibles de représenter le groupe vulnérable sont démantelés, laissant ce dernier sans défense.

Un régime génocidaire cherche à accroître les handicaps sociaux du groupe ciblé. Il recourt à l’enfermement, à la restriction dans certains emplacements régionaux ou ghettos urbains. Les membres du groupe peuvent être confinés à des moments spécifiques de la journée (par exemple, lors de couvre-feux en soirée) et marginalisés dans des emplois de seconde zone. L’objectif est de les affaiblir et de les rapprocher de l’anéantissement.

Un Etat génocidaire s’engage fréquemment dans la discrimination religieuse. Par exemple, il peut écourter la célébration des fêtes religieuses ou le port de symboles religieux. Des casseurs peuvent interrompre les offices religieux d’un groupe minoritaire et l’Etat peut interdire des célébrations religieuses, fermer les écoles religieuses, les monastères et les lieux de culte, contraindre les dirigeants religieux à ne plus revêtir d’habits liturgiques et confisquer les biens religieux.

Première étape clé, la discrimination ethnique. Les patronymes de la minorité sont désapprouvés ou interdits. Les embauches ou les promotions à des fonctions plus élevées sont limitées par des quotas ou prohibées. Lors des étapes suivantes, les membres de la minorité ethnique sont démis de leurs fonctions, voient leurs économies et leurs biens confisqués, perdent leurs pensions, leurs allocations et leurs moyens de subsistance. En étroite relation, la discrimination linguistique, qui commence en niant la singularité et l’importance de la langue du groupe minoritaire, mais finit par bannir cette langue du commerce, du débat public, des livres et des journaux. Les écoles utilisant la langue minoritaire sont fermées.

Interdire une langue indigène dans les écoles primaires place une minorité ethnique dans un handicap énorme, lequel peut être accentué en empêchant un groupe d’accéder à l’enseignement supérieur. D’autres formes de discrimination peuvent aussi se présenter : des impôts supplémentaires peuvent être exigés, ainsi que l’interdiction d’accéder à des emplois de haut niveau et la confiscation des biens personnels. Il s’agit là d’une manière rapide de se procurer des richesses et de satisfaire la jalousie d’un groupe rival.

Autre technique, la dislocation. Retirées de leurs emplois, de leurs foyers, de leur patrie historique, les victimes sont isolées du reste de la société et du soutien social. Le mariage interethnique, interracial ou interconfessionnel est interdit. Les responsables politiques qui protestent contre de telles mesures sont liquidés.

Préparation

Un génocide requiert une préparation importante. Les victimes visées doivent être identifiées et localisées. Etape par étape, elles sont séparées de la population et désarmées – en particulier, les hommes en âge de servir à l’armée. Le régime dresse des listes de mort avec les noms des dirigeants pouvant se rallier à la résistance. Tous les membres du groupe victime sont contraints de porter des symboles identificateurs. Plus tard, cela accélèrera le massacre concret.

Victimisation extrême

Une autre étape implique une victimisation extrême, laquelle peut entraîner souffrances et tortures. Les victimes peuvent être déplacées vers des lieux inhospitaliers, isolées dans des ghettos ou des réserves appauvries, surpeuplées. Ensuite, elles peuvent à nouveau être déplacées vers des camps de concentration encore plus sinistres. Ceux qui survivent à de telles conditions sont ensuite dirigés vers des camps/sites d’extermination à des fins d’exécutions en masse. Les victimes affaiblies offrent alors peu de résistance physique. Elles ont été conditionnées à la mort.

Soumises à une famine et à de mauvais traitements croissants, les victimes sont dirigées à marches forcées vers des lieux inhospitaliers en manquant de nourriture, d’abris ou de soins médicaux. Les groupes spécialisés dans l’aide humanitaire internationale se voient refuser leur accès. Les brutes génocidaires ridiculisent les victimes avant de les tuer. L’humiliation ritualisée prend place afin de déshumaniser davantage les victimes, avant leur mort. Cela est souvent réalisé en déshabillant les jeunes femmes, les mères et même les grands-mères nues. L’agression sexuelle visant de belles adolescentes se manifeste, mais peut rapidement dégénérer en viol collectif de jeunes enfants innocents et de femmes âgées.

Avant les massacres, la violence va de l’agression mineure à la mutilation et à la torture. D’autres membres de la famille peuvent être contraints d’assister aux tortures et au massacre, avant que leur tour n’arrive d’être mis à mort.

Extermination

A la fin, le génocide représente un massacre de masse, qui débute habituellement par la décapitation des dirigeants du groupe ciblé. Les dirigeants de la société civile et religieux sont rapidement exécutés. Suivent les journalistes, les universitaires, les personnalités littéraires et les hommes d’affaires éminents, puis les enseignants. Une fois les élites éliminées, il devient plus facile d’exterminer la masse. Le massacre va croissant, allant de petits groupes à des groupes plus larges, jusqu’à ce que le génocide devienne une chaîne de montage. A un certain point, une pause peut se produire – non du fait du remords, mais de l’épuisement temporaire des meurtriers ou de l’incapacité des camps de mort à maintenir le rythme effréné.

Une fois les dirigeants du groupe éliminés, le secteur suivant est celui des hommes en âge de servir à l’armée. Ce qui prévient toute possibilité de révolte. Les jeunes enfants et les femmes enceintes sont tués en masse. Ce qui permet de s’assurer que la minorité ciblée n’a pas d’avenir. Parfois, les enfants, en particulier les belles fillettes, sont enlevés. Leurs noms et identités sont volés et ils sont convertis de force à la religion dominante. Leurs racines d’origine leur sont désormais cachées.

Ceux qui perpètrent concrètement le massacre peuvent être d’anciens voisins issus d’un clan différent, susceptibles de convoiter un gain matériel grâce aux biens devenus soudain accessibles. Plus souvent, le massacre est le fait de groupes d’autodéfense fanatisés, de milices ou d’unités paramilitaires spéciales d’extermination. Leur besogne est facilitée par la police et l’armée. Lors d’événements particulièrement horribles, le massacre est perpétré concrètement par les propres membres de la famille de la victime, contraints à de tels actes par les génocidaires qui les menacent d’un sort bien pire, si leurs ordres ne sont pas suivis. Pour beaucoup, le suicide est considéré comme une meilleure option. Contraints à un atroce « choix de Sophie », certains parents épargnent par amour leurs jeunes enfants d’autres atrocités en choisissant de les soulager rapidement, bon gré mal gré, en les tuant. Le gémissement des mères affligées fait entendre un son obsédant, que l’on ne peut oublier.

Le massacre peut aller de l’usage généralisé d’armes de poing à celui d’armes anciennes ou de haute technologie. Dans l’Antiquité, il existe de nombreux récits d’armées victorieuses taillant en pièces des dizaines de milliers de civils issus d’une cité ou d’une région rivale vaincues. Aux 20ème et 21ème siècles, ce rituel continue au moyen des armes automatiques. Il est facile maintenant de massacrer des villages entiers. Les génocidaires sont nourris d’une haine telle que le simple massacre ne peut les satisfaire. Ils veulent que les victimes souffrent. Les scientifiques peuvent maintenant appliquer des techniques modernes de massacre, élaborées en laboratoire, avec une précision plus grande, tout en prétendant faire avancer le savoir scientifique.

Déni

Le massacre, pour l’essentiel, advient lors d’un pic intense de tueries, sur un laps de temps relativement court. A l’inverse, le déni couvre un temps beaucoup plus long et prend place avant, pendant et après les actions criminelles. Il peut même s’étaler sur un siècle ou plus.

Avant que le génocide ne débute, les conspirateurs nient toute intention malveillante ou toute existence de plans secrets. Lorsque des rumeurs ou des rapports de services secrets circulent pour la première fois, concernant ce genre d’intentions possibles, l’opinion est ordinairement assurée que ces craintes sont l’œuvre d’alarmistes.

Durant le génocide, l’Etat recourt à un écran de secret et de censure. Ceux qui osent défier ses décrets sont mis à mort. L’appareil de propagande lance un barrage de désinformation et de dénis publics. Pendant ce temps, le régime reproche aux victimes leur déloyauté, les accusant même de commettre prétendument un génocide. Il empêche les étrangers d’avoir accès aux lieux de massacre. Les observateurs étrangers, les journalistes, les diplomates ou les travailleurs humanitaires sont confinés dans la capitale ou bannis du pays tout entier.

Mourir possède une composante à la fois physique et spirituelle. Un régime génocidaire refuse donc d’autoriser tout droit à des funérailles religieuses aux membres du groupe victime.

Les architectes d’un génocide tentent habituellement de détruire les preuves documentaires de leurs crimes. Ils ordonnent aux escadrons de mort de dissimuler les corps ou de les déplacer vers des endroits plus reculés. Lorsque leur nombre est trop grand pour un transport en masse, le régime ordonne le démembrement ou la destruction des corps. Cette violation a lieu après les massacres. Les fragments de corps sont jetés comme nourriture pour chiens, abandonnés à la dévoration par des bêtes sauvages, brûlés ou détruits par des moyens chimiques. Si le temps manque pour ces actes permanents d’effacement, des tentatives peuvent être faites de camoufler ou de passer au bulldozer des tumulus au-dessus des fosses communes. Des actions violentes sont menées pour réduire au silence des témoins potentiels, immobiliser des sauveteurs potentiels et détruire toute preuve documentaire.

Lorsqu’il lui reste peu de jours pour se maintenir au pouvoir, le régime génocidaire s’empresse souvent de détruire autant de preuves que possible. Les documents sont déchirés ou brûlés. Les lieux de culte religieux et les cimetières sont démantelés. Des bibliothèques historiques et des sites vieux de plusieurs siècles sont détruits. Les registres des morts sont jetés. La documentation, les dossiers démographiques et les tables statistiques concernant l’implantation et la dimension du groupe sont modifiés pour tenter de diminuer l’étendue des crimes du régime.

Le régime qui succède à un Etat génocidaire peut poursuivre le déni. Beaucoup de gens ordinaires, au sein de la société, souhaitent conserver des profits mal acquis, échapper à un possible emprisonnement à venir, éviter des réparations coûteuses ou une culpabilité psychologique. Afin d’encourager le déni, ils s’engagent dans un révisionnisme historique. D’anciens génocidaires rédigent des mémoires niant les actes commis et justifiant leurs agissements comme ayant été nécessaires, compte tenu des conditions extraordinairement difficiles de cette époque. Ces personnes emploient des euphémismes pour décrire leurs actions violentes : « déportations forcées » devient simplement « déplacement », le « crime de meurtre » devient les « victimes moururent du fait de causes nombreuses ». Des officiels de haut rang nient que l’étiquette de « génocide » se rapporte à ce contexte particulier. A l’inverse, d’autres facteurs, tels que la famine et la maladie, sont mentionnés. Les victimes elles-mêmes sont critiquées, principalement pour avoir provoqué ces événements terribles ou déclenché ce qui leur arriva. Elément clé du déni, le débat sur le nombre réel des victimes.

En dépit des efforts du révisionnisme historique, un régime négationniste peut avoir à réaliser finalement que ses efforts pour réécrire l’histoire ne sont pas acceptés par les chercheurs à travers le monde. De fait, il existe un risque de poursuites criminelles. En conséquence, l’Etat recourt à des réponses évasives, bloquant les recherches internationales sur les lieux de massacres. Le régime nie la légitimité de la juridiction d’une Cour ou d’un tribunal international, dans l’espoir de « se tirer d’affaire ».

Fréquemment, toutes les références positives au groupe victime sont retirées des manuels scolaires d’histoire. Les villages, les villes et les régions sont rebaptisés et une interdiction légale frappe l’usage journalistique ou universitaire du terme « génocide ». Tout refus d’obéir à cette législation orwellienne peut signifier de sévères peines de prison pour ceux jugés « coupables » d’avoir tenté de déranger l’orthodoxie officielle de l’Etat.

Un Etat peut faire plus que le simple déni. Il peut activement encourager et financer d’autres Etats dans leurs agissements et écrits négationnistes. Un tel Etat peut ainsi envoyer des financements significatifs aux auteurs prêts à s’engager sur une voie aussi lucrative. Des carrières et des instituts peuvent être promus pour ces universitaires, lesquels font écho à la stratégie négationniste du gouvernement. Dans certains cas, une recherche préliminaire, des travaux de nègres et des modèles en série peuvent être proposés aux auteurs étrangers. Des consultants auprès des médias peuvent être engagés et des annonces publicitaires d’ordre politique achetées pour des journaux ou des sites internet. Des fondations ou instituts outre-mer peuvent être créés, ayant pour but officiel l’enseignement, mais dont l’objectif essentiel est, dans les faits, de nier le génocide.

Dans un monde d’alliances entre puissances politiques et militaires, des formes dures de realpolitik peuvent se manifester. A l’extérieur, d’autres gouvernements étrangers, qui ont en commun un système d’alliance conjoint, sont avertis de graves conséquences pour leur sécurité nationale, s’ils osent reconnaître le génocide. Tel auteur éminent, qui défie les menaces et continue d’écrire au sujet du génocide, est assassiné ; transmettant ainsi un avertissement rapide et sinistre aux autres.

La combinaison d’une guerre intra-étatique et inter-étatique peut s’avérer trop lourde à gérer aux yeux d’un régime autocratique. Il n’est donc pas inhabituel pour les régimes génocidaires (par exemple, la Turquie ottomane de Talaat Pacha, l’Allemagne nazie d’Hitler, le Kampuchéa de Pol Pot et le Rwanda de Bagosora) d’être vaincus par des armées étrangères rivales – mais trop tardivement pour la plupart des victimes. Si le régime cruel est renversé et qu’il existe un risque de poursuites, les dirigeants génocidaires, jadis emplis de bravade, empruntent alors une fausse identité et se cachent dans le pays ou fuient en exil et requièrent la protection de quelque gouvernement étranger ami. L’objectif est d’éviter la justice. Dans certains cas, les génocidaires optent pour le suicide.

S’ils sont arrêtés et traduits en justice, ils mettent en cause l’autorité du tribunal et prétendent qu’ils ignoraient ce qui se passait en réalité. Autre tactique, le fait de nier toute responsabilité personnelle pour les actes véritablement commis. Soutenant qu’ils ne faisaient qu’obéir aux ordres émanant d’officiels de haut rang.

Conclusion

Si quelqu’un tente de suggérer que le génocide est un accident, incitez-le à considérer combien d’étapes et de phases il comporte. Mettre en œuvre un génocide requiert de grands efforts. Ce n’est pas simplement un accident de l’histoire ou un manque de chance. Le génocide résulte de la volonté nuisible d’un groupe puissant, lequel a les moyens d’un massacre, avec l’aval de l’Etat.

Néanmoins, un cadre analytique peut nous aider à reconnaître les étapes et les phases du génocide, à « penser l’impensable ». Comprendre le génocide est la première étape pour finalement l’empêcher. Tâche essentielle, si nous voulons vivre dans la paix et la justice.

[Alan Whitehorn est professeur de sciences politiques au Royal Military College of Canada (Point Frederick, Kingston, Ontario). Page personnelle : http://www.rmc.ca/aca/ws-eg/per/whitehorn-aj-eng.asp.]

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